Il y a quelques années, une jeune femme reçoit en héritage une enveloppe de son arrière grand mère, Violette Ailhaud, décédée 30 ans plus tôt. Cette enveloppe contient un manuscrit dans lequel Violette livre ce qu'il s'est passé pour elle et les femmes de son village quand elle avait 16 ans.
C'est le récit émouvant de son histoire, passionnante, pleine de vie et d'humour. Un doux mélange de jeunesse et de sagesse, empreint de révolution et de résistance, à l'image de son secret:
"J'ai décidé de raconter ce qui s'est passé après l'hiver de 1852, parce que, pour la seconde fois en moins de 70 ans, notre village vient de perdre tout ses hommes, sans exception (...) A chaque fois la république nous a fauché nos hommes comme on fauche les blés. C'était un travail propre. Mais nos ventres, notre terre à nous les femmes, n'ont plus donné de récolte. A tant faucher les hommes, c'est la semence qui a manqué."
C'est ce témoignage que nous vous proposons de partager.
Répétition à la Station Théâtre, automne 2016, credit photo Bruno Bamdé
Il y a des livres qui nous bougent, ou plutôt nous arrêtent.
On sait qu’il faudra y revenir, s’y attarder.
Creuser, travailler, partager, parce qu’ils sont déjà là, qu’ils existent fort.
Parce que L’Homme Semence déplace celui qui le découvre.
Il s’est amarré en moi, il a fait sa place.
Il a marqué, dérangé, accompagné...
Il a eu le temps de mûrir au fil des années, de me questionner de l’intérieur.
Parce que ce texte est au croisement de la pensée et de l’instinct, à la fois poétique et organique.
À travers l’humanité d’une jeune femme on est touché par la fragilité, la violence, et la beauté de la vie.
Son avalanche de sentiments nous traverse et questionne directement la société,
la démocratie, les mœurs et l’identité même.
Elle nous dévoile ce qu’est «Être à vif».
Ce qu’est «Être au monde».
Elle nous dévoile un peu de nous-même et de nos limites.
Aujourd’hui nous hissons les voiles pour partager cette histoire. Ce texte est une parole de femme. Je ne prétends pas la comprendre, ni la défendre, ni la juger. Je ne prétends pas pouvoir ressentir ce qui se passe dans le corps d’une femme. J’ai envie de partager cette parole confiée à Aurore sur scène,
pour que cette histoire vive en chacune des personnes qui viendra la rencontrer.
Mon rôle est d’être passeur d’histoires, et parfois cela me demande d’être comédien et de les interpréter, parfois cela me demande d’être metteur en scène et de les écouter.
Yann-Sylvère Le Gall - Metteur en Scène
Ces mots m’ont fait l’effet d’une vague puissante, m’emmenant au cœur d’un voyage sensible et d’une réflexion profonde. Ce témoignage ne s’inscrit strictement dans aucun genre littéraire défini. Il est tout à la fois un texte poétique, un roman autobiographique, un conte politique et social... Peut-être est-il inclassable parce que cet écrit, à la fois complexe et direct, est avant tout une parole. Une parole très actuelle et très sensible qui nous touche et nous questionne. Dès la première lecture, j’ai eu envie de dire ce texte, de le lire à haute voix comme s’il avait besoin de se faire entendre... et ce besoin ne m’a pas quittée. Dire ce texte pour qu’il soit connu, transmis, partagé... aussi pour ce qu’il dit du féminin dans toute sa complexité, un sujet présent depuis longtemps dans mon parcours. Interpréter ce texte, pour qu’il soit entendu. Porter cette parole et me lancer humblement ce défi du seule en scène. À l’instar de Violette Ailhaud et de ses camarades d’infortune qui n’ont de cesse de se tenir droites face aux éléments déchainés qui les entourent ou sommeillent en elle.
Aurore Pôtel - Comédienne
"J'ai adoré ce spectacle. J'avais déjà lu le texte de Violette Ailhaud (ainsi que la BD de Mandragore et Laetitia Rouxel) et je ne savais pas à quoi m'attendre. L'interprétation de la comédienne était vraiment vibrante, vivante, pleine de chaleur et d'émotions, c'était terriblement prenant. Les parties chantées ajoutaient un petit quelque chose de bouleversant et d'universel. Ce fut un très beau moment. "
Lou - responsable de la bibliothèque de St Gondran (35)
"J'étais hier soir à la péniche et nous étions subjugués par la prestation de la comédienne
qui ira très loin si elle le veut, ainsi que par le texte également."
C.R, spectateur
France Culture
Raconter l'événement : la puissance du témoignage (3/3)
L'homme semence : une moisson d'histoire(s) 20/06/2019 : ÉCOUTER
Extrait du spectacle de 18'50 à 20'11
En tournée :
Aurore Pôtel - Comédienne
Yann-Sylvère Le Gall - Metteur en Scène
Luc Mainaud - Création Lumière
Equipe de création :
Odette Simonneau - Voix Off
Corinne Ernoux - Oreille Extérieure
Anna Hubert, Jeanne Macé, Pauline Gauthier - Création Graphique
Camille Cervera et Luc Mainaud - Conception et Construction Gradin
Patrice Le Saëc - Coup de Main Précieux
Ludivine Lucas et Pauline Gauthier - Production
Mélinda Gonthier - Administration
Antoine Pinçon - Prise de son
Tous Les Complices de La Compagnie 3ème Acte et de La Compagnie OCUS.
Coproductions :
Le Pôle Sud, Chartres-de-Bretagne (35)
La Péniche Spectacle, Rennes (35)
Centre culturel de Montours (35)
Partenaires :
Région Bretagne, Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine (35), Communauté de Communes du Val d’Ille-Aubigné (35), Saint-Germain-sur-Ille (35), Ville de Rennes (35), Centre culturel Bleu Pluriel à Trégueux (22), Théâtre de la Paillette à Rennes (35), Médiathèque de Saint-Avé (56), Médiathèque de Melesse (35)
Ce spectacle va de la bouche à l'oreille, et nous aménageons l'espace selon le lieu d'acceuil
Première du spectacle : 16 février 2018 à 21h au Pôle Sud (Chartres de Bretagne)