Sortie prévue en fév 2024
J’aurais pas fait comme ça,
Six individus, qui ont l’air de se connaître depuis toujours, entrent en trombe pour installer leurs pénates. La mécanique est faite de petits faux-pas, d’égos ravalés, de prises de décisions à la va-vite, de moments de grâce, d’outils de partage de parole employés à mauvais escient, de grandes théories et de doutes profonds. On voit un groupe tendu par un même désir. On voit six individus qui n’auraient pas pris le même
chemin pour arriver au même endroit. Et dans un théâtre de situation passant du rire au drame, on met en scène avec malice l’art et les méandres du consensus. Malgré les trébuchements, les fous rires et les faux pas, l’espace prend forme.
On voit naître une petite fête à la dérive. Une cérémonie qui ne se dit pas comme telle.
Un hommage à la tentative collective au milieu d’un monde dicté par nos nombrils.
De et avec:
Benoît BACHUS, David BOURTHOURAULT, Camille CERVERA, Anna HUBERT, Claire LAURENT et Yann-Sylvère LE GALL
Accompagnement à l'éclosion: Odile LHERMITTE (Cie le vent des Forges)
Composition musicale: Benoît BACHUS
Contact
mathilde@compagnie-ocus.com
06 79 05 76 98
L'écriture étant collective, la note d'intention sera chorale.
Claire :
« J'aurais pas fait comme ça », une phrase tant de fois pensée, émise du bout des lèvres, balancée avec véhémence ou articulée avec pincettes. Une phrase typique de collectif, de tribu, de famille, de groupe. Une phrase qui fait grincer des dents et qui ne fait pas toujours avancer le « shmilblick ». Faire avec les autres, ça n’est pas si simple. En cette ère où l’on donne son avis sur des forums, où l’on se note entre nous, où l’on prend position sur tout, tout le temps, est-ce qu’on sait encore se retirer, se retenir, suivre ? Est-ce qu'on sait se laisser surprendre, se laisser mener ?
David :
Et comme nous ne pouvons pas nous taire, comme il faut en parler, de ceux qui prennent trop de place, tout comme de ceux qui n'en prennent pas. Comme il faut voir ceux qui, avec leurs manières de faire, s'emparent du monde en étouffant les autres. Et comme il ne faut pas laisser les idées trop simples s'installer, et comme nous sommes là pour ça, nous allons le faire mais pas comme ça. C'est complexe tout cela, il faut varier les plans de... comme une belle pâte qui finira par lever et parler à toutes et...
Benoît :
Ça tergiverse, ça pense l'inverse, ça se dispute et ça rediscute, y'a des bas, y'a des hauts, ça fait le yoyo, les arguments fusent, les cerveaux fument, toutes les idées sont bonnes, tous les chemins mènent ta Rome et on va où ? On ne sait jamais vraiment où on va ? C'est des endroits qu'existent pas. Aller, on le tente, on verra bien, là où ça nous chante, la troupe nous tient...
Camille :
On respire bien ensemble, inspiration, expiration, inspiration, expiration... Qui respire à côté ? Il y a quelqu'un qui a respiré de travers... On reprend, tous ensemble... Qui a arrêté de respirer ? Ça se fait pas ! Et voilà, il est mort, je l'avais prévenu de suivre la consigne...
Comment on fait pour les obsèques ? Qui s'oc- cupe de l'épitaphe ? Personne ? On aurait qu'à mettre : « il ne faisait pas comme les autres, les autres ne faisaient pas comme lui. »
Une autre idée ?
Anna :
...Ben avec tout ce que vous avez écrit, je ne sais plus trop quoi rajouter... Je trouve ça super... moi j'avais écrit ça, mais ça redit moins bien ce qui est dit plus haut... « J'aurais pas fait comme ça... » C'est devenu un terme générique, une blague qui per- met de désamorcer, qui rappelle à chacun que pour fonctionner ensemble il faut mettre un peu d'eau dans son vin... que pour avancer à plusieurs il faut parfois ravaler son égo, accepter que son idée n'est pas la meilleure, ou laisser à l'autre la place d'exister lui aussi...
Yann-Sylvère :
Mais sans vous je ne l'aurais pas fait. Je n'aurais pas fais ça... Tout ça. Alors je peux vous maudire et vous remercier. Je peux vous embrasser et vous renier. Je peux vous quitter et vous retrouver. À la vie à la mort. Savoir que tout peut s'arrêter, c'est aussi sa- vourer chaque instant à vos côtés. Sans y réfléchir, chemin faisant. Alors en route !
Durée: 50 minutes
Tout public
Jauge: 300 personnes
Possibilité de venir avec un gradin de 120 places (180degrés)
Espace de jeu : 8m circulaire
Autonomie en son et lumière. Besoin d'un accès à l'électricité.
Se joue dedans et dehors.
6 acteurs et actrices en tournée. Dans un véhicule.